LA COMPAGNIE DES VIEUX-GRENADIERS : ORIGINES HISTORIQUES  ET PRESENTATION

 

Histoire

 

Le corps des grenadiers, fine fleur de la milice genevoise, a été créé en 1686. En 1747, cette élite

locale est réhabilitée après avoir perdu pendant deux ans toutes ses prérogatives honorifiques suite

à  un  incident  mineur  considéré  à  l’époque  comme  une  rébellion.  En  octobre  1749,  quatorze

grenadiers décident de se réunir parallèlement à leurs activités professionnelles et à leur service

dans  le  corps  de  grenadiers,  dans  l’optique  de  cultiver  les  affinités  qui  les  lient. Le  Cercle  des

grenadiers, future Société des Vieux-Grenadiers, est né. C’est aujourd’hui l’une des plus anciennes 

sociétés patriotiques de Genève, auréolée de sa devise « Patrie-Famille-Amitié». 


Jusqu’en 1896, il n’y a aucune apparition de grenadiers en uniforme. Cette année-là, l’Exposition

nationale suisse a lieu à Genève et sept membres de la Société des Vieux-Grenadiers revêtent des 

uniformes de grenadiers genevois. La section militaire de la Société, future Compagnie des Vieux- 

Grenadiers, est en phase de création.


La tenue portée depuis lors ne subit que des modifications mineures jusqu’à ce jour. Il s’agit d’un

uniforme qui symbolise la période située entre la fin de l’année 1813, époque de la Restauration de

la République de Genève, et la première loi militaire cantonale de 1818. La Cité sort d’une période 

de quinze années d’occupation française. L’arrivée des troupes françaises du Directoire en avril 1798

voit la fin provisoire d’unités constituées de grenadiers au sein de la milice. Cette dernière, appelée

Garde nationale depuis 1796, garde son nom et sa subdivision en quatre bataillons mais s’adapte

désormais à l’influence française. Genève devient le chef-lieu du Département français du Léman.

 

Quatre  compagnies  de  grenadiers  sont  recréées  en  octobre  1801  en  même  temps  que  quatre

compagnies de chasseurs, au titre de compagnies d’élite de la Garde nationale. Elles assument

pratiquement toutes les tâches de cette milice, soit le remplacement de la garnison française au

service de garde ainsi que le soutien aux pompiers lors d’incendies et l’escorte des autorités lors de

manifestations officielles. En septembre 1805, une nouvelle réorganisation voit la création dans le 

Département d’une Légion du Léman, subdivisée en six cohortes dont deux basées à Genève. La ville

ne compte désormais plus que deux compagnies de grenadiers et deux de chasseurs qui seules font

service régulier, tandis que les seize compagnies de fusiliers de la Cité ne sont appelées qu’en cas

d’urgence. Ce sont pour l’essentiel les quatre compagnies d'élite qui sont présentes et visibles le 30

décembre 1813 au départ des troupes françaises et à l’arrivée, quelques heures plus tard, des

nouveaux occupants autrichiens. Les grenadiers genevois vont dès lors conserver l’essentiel de leur

uniforme, tout en abandonnant les symboles français qui le composent : les revers et retroussis

rouges  genevois  remplacent  les  modèles  blancs  de  la  Garde  nationale  française,  les  cocardes

françaises bleu-blanc-rouge sont remplacées par des cocardes noires de l’Ancien régime genevois 

(elles cèderont officiellement leur place, en 1815, aux cocardes genevoises rouge et jaune), enfin la

plaque française du bonnet à poil, avec son aigle impériale, disparaît. 


Le 1er juin 1814, deux semaines après le départ des troupes autrichiennes, les deux compagnies de

grenadiers  accueillent  au  Port-Noir  les  contingents  confédérés  (fribourgeois  et  soleurois),  qui

symbolisent  par  leur  débarquement  le  début  du  processus  qui  conduira  à  l’entrée  de  Genève,

l’année suivante, dans la Confédération suisse.


Aujourd’hui


La  Compagnie  des  Vieux-Grenadiers  de  Genève,  forte  d’environ  120  hommes,  défile  lors  de

manifestations patriotiques, historiques ou culturelles, en Suisse ou a l’étranger. 


Depuis 1969, la Compagnie est renforcée par une musique de marche qui lui donne une prestance 

des  plus  spectaculaires.  Tous  les  morceaux  joués  par  la  musique  de  marche  et  la  batterie  de

tambours lors des prestations sont des marches suisses ou napoléoniennes. 


La Compagnie est organisée militairement et commandée par un Etat-major. Elle défile derrière son

commandant, dans l’ordre suivant : les sapeurs avec leurs haches et leurs tabliers de peau blanche,

le drapeau et sa garde, le tambour-major et sa batterie de marche de tambours, le chef de musique

et ses musiciens, deux sections de porteurs d’armes équipés de fusils modèle 1822 T bis qui suivent

leurs officiers respectifs.


Les fusils, les épées et les sabres, gardés dans l’arsenal de la Compagnie, sont authentiques et ont

servi sur les champs de bataille d’Europe, principalement dans les armées françaises. De nos jours 

encore, les évolutions et tirs de la Compagnie sont ordonnés selon les directives de l’époque.

 

Sur demande et pour honorer des manifestations publiques ou privées, il est possible d’obtenir la

mise  à  disposition  de  la  Compagnie  au  complet  ou  de  détachements  modulables  composés 

uniquement de porteurs d’armes, ou, selon les besoins, accompagnés de sapeurs, de tambours,

éventuellement de quelques musiciens.

 

Pour toute information, prière de prendre contact à l’adresse suivante :